Secrets de Pros : Naviguer dans le froid (Partie 2)

Tout le monde, quel que soit le niveau de pratique ou l’âge, peut s’éclater dans le froid. Il faut juste respecter quelques petites règles incontournables. Comment bien se préparer, maîtriser les règles de sécurité, gérer la session dans le froid et bien s’équiper? Nous continuons de vous proposer  des dizaines de conseils pratiques et vous faire partager l’expérience du froid de plusieurs passionnés. Toujours dans la démarche de (re)partager avec vous certaines de nos archives, toutes ces astuces, tous ces conseils proviennent d’article déjà publiés dans Planchemag.

 

Préparer le corps et l’esprit

 

Comment préparer son corps au froid ?

Lorsqu’il était en internat à l’école navale, Eric Tabarly avait choisi un lit situé près d’une fenêtre. Eté comme hiver, il laissait la fenêtre ouverte la nuit et dormait en short et torse nu pour s’endurcir. Et oui, pour mieux résister au froid dans la vie quotidienne et dans vos pratiques sportives, il faut chercher à l’apprivoiser en ne se protégeant pas trop de lui justement. Car lorsque l’on se protège trop du froid et que l’on fait des exercices, on transpire très vite et l’on peut avoir trop chaud. Et c’est mauvais pour affronter le froid.

La résistance au froid, comme à la chaleur d’ailleurs, varie bien sûr d’un individu à l’autre. D’où l’importance d’être bien à l’écoute de son corps lors des sessions hivernales pour adapter les épaisseurs de néoprène et le temps de navigation en fonction de vos capacités.

L’échauffement est recommandé

Reconnu et pratiqué dans la plupart des sports, l’échauffement reste anecdotique dans la pratique du windsurf. Il est pourtant primordial pour mettre en condition l’organisme (les muscles, les articulations, le système cardio-respiratoire) ainsi que le psychisme. Il permet d’élever la température du corps et des muscles qui seront sollicités sur l’eau. Lorsqu’il fait froid, les muscles et tendons ne sont pas chauds, on s’expose donc au minimum à des contractures et des courbatures et, plus embêtant, à des tendinites voire des claquages si l’on rentre trop fort dans l’activité : comme en vagues dans un bon gros jump à froid ou en Freestyle.  Essayer de vous mouiller le minimum au départ de la plage, naviguez  à 70 % de vos capacités et assurez vos premiers jibes pour faire monter progressivement votre corps dans les tours.

 

On se déshydrate rapidement dans le froid

On a moins le réflexe de s’arrêter pour s’hydrater dans les sessions hivernales qu’estivales, parce que la sensation de soif est moins forte. Pourtant, la déshydratation reste présente et peut se traduire par des crampes et une perte  de rendement ou de performances.

Le froid ambiant ajouté à la compression de la combinaison diminuent la vascularisation des muscles et donc le risque de crampes.

Plutôt que de boire de l’eau fraîche, privilégiez plutôt une boisson chaude comme du thé ou une tisane (NDLR : que vous avez préparé dans un thermos), pour vous réhydrater efficacement en réchauffant le corps par l’intérieur.

Se préparer mentalement à affronter le froid

Enfiler une combinaison par moins de 15°C et se jeter dans une eau à 10-12°C, ce n’est pas naturel. Le froid provoque des sudations, des frissons, des hyperventilations, pour maintenir notre équilibre thermique constant tout en consommant des calories.

Pour pleinement profiter d’une session hivernale, il faut se donner l’envie en se conditionnant mentalement à vivre une expérience bénéfique pour le corps et l’esprit. Il ne faut pas y aller à reculons avec l’idée que le froid est un ennemi mais qu’au contraire, il va apporter des sensations fortes, certes rudes, mais bénéfiques au final.

 

Différencier les pratiques vagues et slalom  dans le froid

La navigation dans les vagues et en freestyle est plus active, les muscles travaillent plus en dynamique et le rythme cardiaque est plus élevé. C’est une navigation plus hardcore, on nage, on prend des vagues sur la tête, la dépense calorifique est supérieure et les muscles du corps génèrent plus de chaleur. On privilégie la combi la plus souple possible. Il faut marquer des temps de récupération plus fréquents, s’hydrater davantage et s’alimenter en prenant soin de ne pas refroidir à terre : à l’abri du vent et en se couvrant.

 

En slalom ou Freeride, on passe plus de temps dans le harnais, c’est plus statique. Certes, on mouille moins mais on se refroidit en raison d’une vitesse supérieure sur l’eau. On peut se permettre de se couvrir plus qu’en vague (coupe-vent voire veste néoprène au-dessus de la combi dans les situations extrêmes) et de perdre en souplesse de combinaison avec plus de néoprène Finemesh pour privilégier la chaleur. Les pieds travaillent moins, on peut augmenter l’épaisseur des chaussons.

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