Secrets de Pros : William Huppert

Depuis l’apparition du planning dans les années 1980, le foil est la plus grosse révolution que le windsurf a connu. Il nous ouvre de nouvelles portes, une nouvelle façon de glisser et de nouvelles sensations dans la plage de vent la plus capricieuse, les fameux 8-15 nœuds.

 

ITW : William HUPPERT

 

A 25 ans (en 2020), ce jeune Breton qui navigue dans la région de Saint-Malo après seulement trois quatre ans de pratique windfoil, avec une grosse expérience en slalom, est l’une des valeurs montantes de cette jeune discipline en course. Il nous livre son expérience. (ITW réalisée en 2018)

 

Gabarit : 1m85 / 85kg

Matos : Duotone/Fanatic/ION / Lokefoil

 

Quelle surface de voile en windfoil par rapport au windsurf pour rider entre 8 et 12/14 nœuds ?

En Freeride/loisir : Cela dépend de la portance du foil mais, en règle générale, c’est entre 6m² et 7,5m² pour les plus gros gabarits.

En course : J’utilise 7,8 m² pour la plage 8-14 nœuds, je peux pousser jusqu’à 8,4 m² si le vent est vraiment inférieur à 8 nœuds.

 

Au-delà de la stabilité, les voiles de course ou Freerace boostent-elles les performances par rapport à des voiles Freeride sans camber ?

Pour une pratique Freeride, la voile sans camber est plus adaptée car plus légère, maniable et moins fragile. Pour une pratique “compétition”, les voiles de course apportent plus d’accélération, de stabilité et de puissance, même en foil. On peut donc gratter quelques nœuds en vitesse avec un voile de course bien étarquée, un peu de vent, un bon foil et surtout… beaucoup de contrôle et d’heures de vol !!

 

Quelle est le quiver type en voile pour s’éclater de 8 à 20 nœuds ?

Pour un léger, 2 voiles suffisent : une 7m² et une 5,5 m².

Pour un lourd, 2 voiles également : une 7,8 m² et une 6,5 m²

 

Quelle largeur de planche minimum faut-il pour être facile/confortable/performant en foil ?

La largeur de la planche est très importante en foil. Plus on est large, plus on favorise une position droite donc une stabilité de vol avec plus de couple sur les ailes pour la performance. Il faut privilégier une planche entre 80 et 85 de large pour être bien.

 

Quelle est la limite inférieure de vent pour un rider qui sait bien pomper ?

Ça dépend de beaucoup de paramètres et surtout de la portance de votre foil. En règle générale, un rider qui a une bonne technique de pomping peut décoller a 6-8 nœuds de vent.

 

Quelle est la limite inférieure en navigation passive, à attendre que le foil monte tout seul ?

Pour un rider moins tonique, c’est plutôt autour des 10 nœuds.

 

Le foil remonte mieux et descend plus qu’une Formula ?

J’ai fait pas mal de comparatif avec Alexandre cousin (champion du monde formula 2016). Le foil remonte au près comme une Formula avec sensiblement la même vitesse. Au largue, la Formula est plus rapide car elle exploite plus de surface de voile. Il est tout de même possible de descendre quasiment au vent arrière en foil.

Pendant nos tests, Alex était en 11m² et moi en 7,7 m² !

 

Jusqu’à combien de nœuds minimum peut-on garder le vol avec une 7,5 m² ?

Une fois en l’air avec de la vitesse, je dirais que l’on peut passer dans une molle à 4/5 nœuds.

 

Quelle sont les vitesses moyennes en foil pour :

– un rider qui a juste quelques sessions : entre 17 et 20 nœuds

– un rider qui a déjà quelques mois d’expérience : entre 20 et 24 nœuds

– un rider qui fait de la compète au niveau national : autour des 25 nœuds

– un pro en PWA : certains peuvent monter à 30-32 nœuds et bientôt plus j’espère !! Ce sont les performances dans le lightwind qui sont intéressantes, on arrive à monter à 24-25 nœuds en vitesse dans 10 nœuds de vent !

Surtout, cela dépend toujours du foil, de la marque, etc…

 

Au-delà de 20/21 nœuds, le contrôle du foil devient chaud, comment faire pour aller chercher les 25 nœuds ? Et pour approcher les 30 nœuds, faut-il passer sur d’autres ailes ?

Si votre marque de foil propose différentes surfaces d’ailes effectivement ça peut être une solution. Il ne faut pas hésiter à réduire la surface de voile, on peut par exemple naviguer en 4,0 m² dans 20-25 nœuds de vent ! Il y a aussi beaucoup à jouer avec les réglages : la plaquette de pied de mât et la hauteur de wishbone. C’est le même principe qu’en windsurf classique : plus on avance la plaquette et/ou plus on baisse le wishbone, plus ça fait naturellement descendre le nez du flotteur.

Enfin, pour les plus fins régleurs il y a beaucoup à jouer avec l’angle du stabilisateur aussi. Une petite rondelle placée sous le stabilisateur peut faire évoluer la plage d’utilisation de quasiment 5 nœuds !! Et cela aussi bien dans la plage basse que haute.

 

 

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