Les secrets du Foil (Partie I)

Depuis l’apparition du planning dans les années 1980, le foil est la plus grosse révolution que le windsurf a connu. Il nous ouvre de nouvelles portes, une nouvelle façon de glisser et de nouvelles sensations dans la plage de vent la plus capricieuse, les fameux 8-15 nœuds.

 Printemps 2017, les choses s’accélèrent dans le monde du windfoil – comme dans l’univers du foil en général – avec notamment l’arrivée des “majors” du windsurf qui proposent des flotteurs de série renforcés pour naviguer aussi bien en windsurf qu’en windfoil. Les marques et les modèles de foils se multiplient, il y en a désormais pour tous les niveaux, toutes les pratiques et tous les budgets.

En aucun cas, le windfoil ne se substitue à la pratique et aux sensations du windsurf. Nous le considérons plutôt comme un complément et un élargissement dans la possibilité de naviguer. Le foil, c’est l’opportunité d’exploiter votre matériel “standard” dans une plage et des angles de vent inconnus pour la plupart d’entre nous. Par exemple, voler à 16-20 nœuds de vitesse avec seulement 7m² dans un vent de 10 nœuds !

On peut ainsi imaginer, avec le même flotteur et le même gréement, voler en 7m² dans la plage 8-13/15 nœuds de vent puis enchaîner par une session de windsurf en remplaçant le foil par un aileron pour naviguer de 15 à 22/25 nœuds.

 

Les structures d’apprentissages, les pratiquants, les événements vont se multiplier et l’une des bonnes nouvelles dans l’histoire, c’est que ces nouveaux “appendices volants” vont redonner la vie à des spots jusqu’alors déserts à force 3 : les lacs, les brises estivales et les spots peu ventés.

Etes-vous prêt à franchir cette nouvelle étape, à passer du statut d’expert à celui d’apprenant au regard des autres ?

Le windfoil s’adresse à des windsurfers pour la plupart confirmés à experts, maîtrisant parfaitement le planning avec un statut de bon/excellent windsurfer. Or, en se lançant dans le windfoil, on se replace dans un rôle d’apprenant (que l’on a oublié avec le temps) avec des équilibres, une gestuelle et des repères sensiblement différents.

Etes-vous prêts à l’assumer aux yeux des autres et de vous-même ?

Posez-vous honnêtement la question, il est temps pour oser franchir le pas et être prêt dès cet été. Toutes les nouvelles pratiques demandent une ouverture d’esprit. La notion de glisse pure dans le silence, la sensation d’être moins en opposition avec la voile sont une sensation unique et grisante qui en vaut la peine, croyez-nous.

Voici les réponses à vos questions à travers ce dossier en complément de nos tests comparatifs de 8 foils.

 

Les 3 point forts du foil

-Voler à force 3-4

-Une zone de navigation plus étendue

-De Nouvelles sensations (Silence, Vol, Légèreté, Douceur, Inertie

 

 

Foil vs Windsurf

Le windfoil

-Moins de traînée/résistance en foil : on décélère moins vite

-On remonte avec un angle plus serré au près qu’une planche de windsurf et l’on descend quasiment jusqu’au vent arrière.

-Pas de bruit, sensation de flotter sur un nuage,

-Moins physique lorsque l’on maîtrise

 

Le windsurf

-Plus rapide au travers et au largue une fois bien lancé au planning

-Manœuvres beaucoup plus faciles (jibe, surf, etc…)

-Contact direct avec le plan d’eau, sensation de ricocher sur le plan d’eau

Quel niveau minimum est requis pour se lancer dans le windfoil ?

Nous recommandons de sérieuses références en windsurf. Être capable de bien se diriger au planning (en passant d’une carre à l’autre), gérer les surventes et le clapot, bien maîtriser les manœuvres comme le jibe. Savoir naviguer au planning dans le harnais ne suffit pas forcément. Pour découvrir sereinement le windfoil, il vaut mieux être capable d’anticiper, faire face aux nouvelles situations et savoir adapter sa navigation aux imprévus.

 

Les grands gagnants du windfoil

Il y a d’abord ceux qui habitent/naviguent dans des régions moins ventées. Leur temps passé sur l’eau peut être rapidement multiplié par deux, quatre, dix, etc. en fonction du temps consacré à la pratique.

Le fait de naviguer dans un même vent avec 2 voire 3 m² de moins qu’en windsurf est également une révolution pour les plus légers, les femmes et tous ceux qui souhaitent forcer le moins possible. Attention, on peut comparer le windfoil à du golf sur le papier en pensant que ce n’est pas physique. Mais cela demande une telle concentration par rapport à l’engin dans l’apprentissage que l’on s’épuise finalement vite tant psychologiquement que physiquement (on est crispé au début), le temps de maîtriser la pratique. Après quelques heures, puis quelques mois de vol, cela devient nettement moins fatiguant que le windsurf.

Enfin, les gabarits lourds qui sont d’ordinaire les plus pénalisés dans la navigation à force 3-4 trouveront dans le foil un outil formidable pour voler en 7,8 m² dans 11 nœuds de vent en traversant au taquet des trous d’airs à 8-10 nœuds.

 

Quel type de flotteur est le mieux adapté ?

Nous recommandons un flotteur compact (court) entre 110 et 130 litres entre 70 et 80 cm de large avec un arrière suffisamment porteur (large), équipé en boîtier Deep Tuttle qui permet de découvrir plus facilement le foil. Plus le flotteur sera large sur l’arrière et léger, plus cela facilitera la stabilité dans la phase d’envol avec plus de couple de rappel dans les vents légers pour ceux qui naviguent avec des voiles de 7,5 m² et plus. Un flotteur autour de 65/70 cm de large sera plus réactif/joueur avec de petites surfaces de voiles pour des légers et dans des vents établis. Un flotteur autour de 65/70 cm de large permettra surtout de pouvoir plus facilement s’éclater en windsurf (avec un aileron) dans les vents de 16 à 25 nœuds qu’un flotteur de 80 cm de large.

 

Quelle type et surface de voile faut-il utiliser ?

Il faut privilégier une voile sans camber la plus légère possible pour débuter avec une surface d’environ 2m² de moins qu’une voile de windsurf pour la même plage d’utilisation. Par exemple, une 5,5 m² quand les windsurfeurs sont en 7,5 m². Nous préférons les voiles Freeride qui offrent plus de puissance/inertie/stabilité en vol que les voiles de vague avec un meilleur rendement au pomping. En progressant, on appréciera la puissance et la stabilité d’une voile à cambers pour décélérer moins vite dans le passage de déventes. Les surfaces pour débuter ? De 4,7 m² à 7 m² en fonction du vent et gabarit en privilégiant une chute assez tendue pour serrer le vent et garder de l’appui arrière.

 

Plage d’utilisation en fonction du poids

70 kg                   80 kg        90 kg

7m² (débutant)             10-15 nœuds       12-17       14-20

7 m² (confirmé)            8-15                     10-17       12-20

6m²                               10-17                   12-19       15-22

5 m²                              15 et +                 17 et +     20 et +

 

Lors de nos tests, nous avons préféré des diamètres de wishbone plus étroits avec les petites surfaces de voiles et des planches pas trop larges. Des bouts de harnais réglables permettent de raccourcir pour naviguer plus droit lorsque la voile tire peu et plus longs lorsque ça tracte plus fort.

 

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