Justine Lemeteyer et Matteo Iachino champion(ne)s du monde en foil

La dernière journée foil de l’année, achevée aujourd’hui au Japon, a offert un suspense insoutenable jusque dans les dernières secondes pour la course au titre mondial féminin, avec finalement la victoire de Justine Lemeteyer. Hier on annonçait des surprises, et on n’a pas été déçu, les femmes ont livré un combat incroyable et Justine a vécu une journée folle, passant du drame au cauchemar puis au rêve en quelques secondes.

Un vent bien établi, qui s’est renforcé toute la journée, et une mer de plus en plus difficile ont pimenté cette ultime course, avec un départ bâbord pour l’épreuve.

Les femmes ont fait le show et monter l’adrénaline

Honneur aux femmes, qui ont offert l’une des journées les plus folles de l’histoire de la PWA. Alors que Justine semblait voler vers un nouveau titre mondial en foil, après une domination toute l’année (6 victoires et 2 deuxièmes place), la machine s’est déréglée : Elle enchaîne les petites erreurs aux lourdes conséquences. Première finale : elle tombe, repart dernière et remonte 3^ème, ça va encore. Deuxième finale : rappel général au départ, Justine pense être disqualifiée et repart à la plage, sans comprendre que la finale allait simplement être recourue avec toutes les filles. Grosse erreur, qui laisse Lina Eržen en position de lui ravir le titre.

La pression devient alors insoutenable pour les deux jeunes femmes. Sur la dernière demi-finale de l’année, alors que Justine prend les commandes du heat pour se qualifier en finale (les 4 premières passent), les conditions se sont dégradées et c’est chaud sur l’eau entre les surventes et le clapot : les filles souffrent. Près de la bouée, l’aile de Justine décroche, le flotteur tape l’eau, elle remonte, re décroche puis chute à quelques mètres de la bouée. Son avance devrait suffire pour repartir, mais elle a trop dérivé et doit tirer un contre-bord pour passer la bouée : C’est fini, la finale s’envole, et dans sa tête, aussi le titre mondial. Elle rentre à terre, effondrée.

Pendant ce temps, la finale voit un superbe duel Lina Eržen / Blanca Alabau. Lina en tête, à un jibe seulement du titre mondial, chute en 4,9 m² et laisse Blanca décrocher non seulement sa seule victoire en finale cette année mais surtout la victoire au Japon, à égalité de points. Quel come-back de l’espagnole qui coiffe Lina sur le fil.

Bravo également à Maé Davico, 3ème de la dernière finale dans le baston, et à Marion Mortefon, jeune maman, 4^ème au Japon pour son retour.

Grâce au jeu des points, Justine est sacrée championne du monde à égalité avec Lina Eržen, la différence se faisant au nombre de victoires sur l’année. Lina se souviendra longtemps de sa chute. À terre, c’est un nouveau choc émotionnel pour Justine, qui passe de l’ombre à la lumière grâce à la victoire de Blanca. La Normande est en larmes à l’annonce du titre, après sûrement l’une des journées les plus intenses de sa vie. Elle sait qu’elle est passée tout près de la correctionnelle après avoir dominé la saison, à un 17 novembre près.

Chapeau bas à ces trois drôles de dames ! L’année 2026, avec le retour de Marion, promet de superbes batailles.

Félicitations à Justine qui remporte son 2e titre mondial PWA au Japon à 23 ans, devant la jeune espoir lituanienne Lina Eržen et la vaillante espagnole Blanca Alabau.

Johan vainqueur et Matteo champion

Chez les hommes, il n’y a pas eu de suspense ce dernier jour : le Danois Johan Søe était imprenable une fois de plus, en remportant deux nouvelles finales : 4 finales, 4 victoires, le sans-faute ! Il nous rappelle un certain Bjorn ou Antoine lorsqu’ils dominaient la flotte à une époque. Il part souvent en tête, va plus vite et ne bronche pas sur l’eau avec des jibes impeccables, même lorsqu’il se retrouve en 9,0 m² sur la première finale alors que les autres sont en 7,7 m² déjà surtoilés !

Derrière, Pierre Mortefon et Matteo Iachino sont également un cran au-dessus du reste de la flotte et terminent d’ailleurs à égalité de points. Malheureusement, sur la dernière course, alors que Matteo est en 6,0 m² surtoilé et que tout le monde est à la ramasse, le cul en arrière et voile ouverte à essayer de ne pas exploser, Pierre et Matteo sont au coude pour la seconde place de l’event. C’est Pierre qui commet la faute, il s’explose, termine 6ème de la course et laisse filer la deuxième place au Japon. Pas si mal pour un gars qui navigue sur du matos 100% nouveau encore en phase de rodage non ? . C’est un exploit en soi à ce niveau !

Alexis Mathis termine à la 6ème place et William Huppert 9^ème.

C’est Matteo le nouveau champion du monde (son troisième titre) devant son grand adversaire de toujours Pierre Mortefon (champion du monde en aileron). Maciel Rutkowski complète le podium.

Johan Søe totalise 8 victoires sur les 11 finales qu’il a couru cette année face à Pierre et Matteo, mais n’ayant pas couru l’épreuve de Guadeloupe, ne peut prétendre au titre. Et ce sera ainsi tant qu’il courra sur un double circuit IQ Foil et PWA, comme c’est le cas pour Nicolas Goyard qui devra trouver un nouveau sponsor s’il souhaite retrouver la PWA l’an prochain.

Clap de fin sur cette année riche en rebondissements pour les accros du Slalom en aileron ou en foil, entre la suspension de Phantom en cours de saison qui a obligé Pierre Mortefon à changer totalement son matériel pour finalement l’emporter en Slalom, ou cette folle dernière journée de l’année au Japon.

Bravo aux champion(ne)s pour le spectacle offert !

Classement Japon Femmes (5 éliminations)

Classement Japon Hommes (4 éliminations)

Justine Lemeteyer et Matteo Iachino champion(ne)s du monde en foil

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