Il y a tout juste une semaine, Sarah-Quita Offringa s’imposait une nouvelle fois en maîtresse absolue du spot de Ho’okipa, remportant l’Aloha Classic 2025. Ce triomphe marque une étape supplémentaire dans sa légende, portant son incroyable palmarès à 28 titres de Championne du Monde. Après quelques jours de repos et de recul, la rideuse arubéenne revient avec nous sur une saison 2025 exceptionnelle, ponctuée de hauts et de bas, mais surtout d’une performance historique : trois nouveaux sacres mondiaux dans trois disciplines différentes, pour la deuxième année consécutive.
Entre émotions, détermination et passion intacte, Sarah-Quita dresse pour nous le bilan de cette année hors norme.
Comment tu te sens quelques jours après ce nouveau titre mondial ?
Hey ! Je me sens bien ! Je suis encore en train de repenser à la saison et de digérer tout ça, mais pour l’instant je suis très satisfaite ! J’ai eu des moments forts dans presque tous les événements, et réussir à tout rassembler pour gagner le titre et l’Aloha Classic, c’est une façon incroyable de terminer l’année.
28 titres, ce n’est pas rien. Te souviens-tu de tous ?
Je crois que les titres en freestyle sont un peu flous maintenant… mais si je regardais les photos de chaque année, oui, je m’en souviendrais sûrement !
En ce moment, les plus frais dans ma mémoire sont ceux des deux dernières années, où j’ai remporté les trois disciplines. Ça compte beaucoup pour moi, et je repense à certains événements en me disant que j’étais vraiment au top de mon niveau, comme en slalom à Pozo et Fuerte, ou en freestyle à Fuerte aussi. Pour moi, le plus important, c’est surtout de sentir que je m’améliore encore chaque année !

Prochain défi : rejoindre Björn en nombre de titres ?
On verra combien de temps je continuerai ! Björn a beaucoup de titres, mais d’une certaine manière, ce n’est pas vraiment comparable : à son époque, il y avait aussi les titres overall, et moi je n’ai jamais fait de speed. J’aimerais bien voir à quel point je suis proche de lui , en ne comptant que les titres en vagues, freestyle et slalom ! Peut-être que ce chiffre pourrait devenir un objectif à atteindre 🙂
Quand tu regardes les autres femmes, toutes disciplines confondues, qu’est-ce qui leur manque pour te battre ?
Je pense que la compétition, c’est avant tout un grand jeu mental ! Toutes les filles du tour sont incroyablement talentueuses.
Mais il faut réussir à tout mettre en place au bon moment, savoir se détendre, profiter et ne pas se laisser submerger par le stress.
L’expérience joue aussi un grand rôle. Au final, c’est un sport tellement génial, et on a de la chance de le pratiquer à un si haut niveau — il faut surtout ne pas oublier d’y prendre du plaisir !
Quelle a été la partie la plus difficile de la saison ?
Fuerteventura juste après Pozo a été très dur pour moi. Il n’y avait que quatre jours entre les deux compétitions, et on a commencé par le slalom. J’étais malade, sans beaucoup d’énergie, et j’ai eu du mal à me remettre dans le slalom après avoir fait beaucoup de vagues. Les conditions étaient TELLEMENT dures et exigeantes.
Et je voyais toutes les filles s’entraîner en freestyle… J’ai beaucoup douté de moi pendant quelques jours. Les deux premiers jours de slalom ont été très compliqués mentalement. Finalement, j’ai réussi à me ressaisir et à terminer la compétition. Ensuite, je suis repassée en mode freestyle, il a fallu que je me réhabitue au matériel et que je tienne physiquement.
Je voyais que Maaike était super concentrée, et ça m’a aussi motivée à tout donner. Je pense qu’on a vraiment offert certains des heats de freestyle féminin les plus impressionnants jamais vus !

Qu’est-ce qui est le plus difficile à gérer au quotidien dans la vie d’une windsurfeuse pro ?
Je pense que c’est assez similaire pour tous les windsurfers, mais pour les femmes, ça a longtemps été plus compliqué dans l’industrie.
Le plus dur, c’est de trouver des sponsors pour pouvoir planifier la saison. En dehors de ça, on gère tout nous-mêmes : les vols, les logements, l’entraînement sur l’eau et en dehors, les relations avec les sponsors… Il y a énormément de choses autour du windsurf à gérer pour que tout fonctionne. Et parfois, ça détourne un peu de l’essentiel — ce qu’on veut vraiment faire, c’est s’entraîner sur l’eau !
Quel titre te rend la plus fière cette année ?
Je crois qu’ils sont tous spéciaux. Le titre en freestyle compte beaucoup, parce que je sentais beaucoup de pression, mais j’ai réussi à bien gérer et à bien naviguer malgré ça, donc j’en suis contente.
Et puis le titre en vagues aussi, parce que j’ai découvert un nouveau spot au Chili, à Pozo j’ai réussi à battre Daida au moins une fois et à passer tout près de la victoire, j’ai gagné pour la première fois à Tenerife — ce qui signifiait beaucoup —, je me suis fait éliminer au premier tour à Sylt, et ici à Maui j’ai su être patiente, attendre les bonnes vagues et performer quand il le fallait. Donc c’est plein de petites choses ensemble. Cette année, j’étais vraiment heureuse de mon matériel, et ça fait tellement de bien d’avoir cette confiance quand on rentre dans l’eau.
Quel est ton programme maintenant ?
Je vais faire une pause ! Je suis encore à Maui pour quelques jours et les conditions sont bonnes. Mais après ça, je vais sûrement ranger mon matériel pendant quelques semaines !
📸 John Carte / Fishbowldiaries / Rafasoulart




















