Mandelieu-la-Napoule : 20 au 25 octobre
La Raceboard victorieuse
Cette compétition d’envergure internationale a rassemblé 132 passionnés de longboard et de régates venus de 15 pays. Anciens champions et amateurs répartis dans les catégories Senior et U21, hommes et femmes, sur le prestigieux plan d’eau du golfe de la Napoule. Organisé conjointement par la ville de Mandelieu-la Napoule et l’association France Raceboard affiliée à la FFV, les compétiteurs ont affronté des conditions de vent très variées, allant du vent faible à fort avec des rafales atteignant 30 nœuds après le passage de la tempête Benjamin.
La Raceboard, une planche à dérive ultra performante
L’histoire de la classe Raceboard s’inscrit dans l’évolution du windsurf mondial, avec des racines profondes dans les débuts de la planche à voile depuis la windsurfer. La classe Raceboard moderne naît au début des années 1990 avec une période olympique à partir de 1996 avec la fameuse Mistral One Design, avant que la RS:X ne débarque en 2005. Passée de mode, la Raceboard renaît de ses cendres il y a une dizaine d’années sous la dynamique de France Raceboard, de son président Frédéric Becquart et de ses acolytes bénévoles.
Pourtant, depuis plusieurs décennies, la classe Raceboard représente ce qui se fait de plus performant et polyvalent (NDLR : avec la classe Open Division 2 à carène ronde, ancienne classe olympique jusqu’aux Jeux de Barcelone 1992) en planche à dérive (à carène plate) sur un parcours de type olympique avec des remontées au près pour courir de 5 à 30 nœuds. Il s’agit d’un flotteur de 3,80 m de long, 65-70 cm de large, avec un volume de 220 à 315 litres selon les modèles pour un poids entre 14 et 18 kg tout équipé. Le flotteur est équipé d’une dérive escamotable avec un long rail de pied de mât réglable : on avance au près dans les vents légers, on recule au largue au planning. Avec généralement 6 à 8 positions de footstraps pour les différentes allures (près/largue).
La surface maximale de voile est 9,5 m² pour les hommes et 8,5 m² pour les femmes avec 2 ou 3 surfaces de voiles maximum autorisées en compétition.
Les champions rempilent
Ce championnat s’est distingué comme certainement le plus relevé que la discipline Raceboard ait connu, avec pas moins de 12 anciens champions d’Europe et du monde présents selon la fédération espagnole. Avec 9 manches courues chez les femmes et 11 chez les hommes, le succès a été total.
Chez les hommes, le Portugais João Rodrigues s’est imposé brillamment avec 6 manches gagnées sur les 11 disputées, confirmant son statut de légende vivante de la discipline avec ses 7 participations aux Jeux Olympiques. Borja Carracedo Serra (ESP), vice-champion du monde en titre 2024, reprend à nouveau la deuxième place, devançant le Français Nicolas Huguet de Marseille, ex-champion du monde et actuellement entraîneur de l’équipe de France olympique basé au pôle France de Marseille. Nicolas remporte trois victoires d’affilée dans les conditions de vent les plus soutenues.
Chez les femmes, Jeanne Mailhos (CVB Carcans Maubuisson) a dominé la compétition en remportant toutes les manches, pour décrocher le titre mondial. Viviane Ventrin (AS Gérardmer) a pris la deuxième place, devant l’Espagnole María del Mar Lara.
Chez les U21, les Espagnols ont réalisé deux triplés complets, monopolisant les podiums hommes et femmes.
Face au foil olympique et toutes les disciplines du windsurf moderne, la Raceboard, la Techno 293 OD, l’Open et la Windsurfer (dont le mondial se déroulait en Grèce quelques semaines avant) font de la résistance. Ces longboard montrent une autre facette de la pratique, mélangeant technique, tactique et endurance pour naviguer de 5 à 30 nœuds en flotte sur des parcours variés. Et c’est très bien ainsi. Vive la Raceboard.
Classement hommes
1.João Rodrigues (POR)
2.Borja Carracedo Serra (ESP)
3.Nicolas Huguet (FRA)
4.Curro Manchón (ESP)
5.Louis Morris (GBR)
10.Eric Belot (FRA)
11.Christophe Boutet (FRA)
Classement femmes
1.Jeanne Mailhos (FRA)
2.Viviane Ventrin (FRA)
3.María del Mar Lara (ESP)
© Christian Laubaney
