L’oeil de Coco : Nouveau windsurf spot unlocked ✅ La Désirade

Apparemment, la première et dernière fois que je suis venue à La Désirade, j’étais dans le ventre de ma maman. Aujourd’hui, j’ai 25 ans et me voilà à y retourner avec mon matos de windsurf sous le bras.

Décision prise la veille à 20h30. Un des windsurfers locaux nous envoie un message à Morgan et moi pour nous proposer ce petit trip express car les prévisions sont alignées pour nous permettre de scorer là-bas. Ce pirate a des clients sur les différentes îles de la Guadeloupe et lorsque Windguru lui donne le feu vert, il utilise ce déplacement professionnel pour faire un coup de planche sur ces spots uniques après le boulot. Il troque donc sa chemise contre son lycra dès la mission accomplie.

L’idée est simple : prendre la navette COMADILE de 8h depuis St Francois avec le matos nécessaire, marcher à 200m au vent de l’embarcadère, poser les bags sous un petit carbet sur une plage paradisiaque, profiter des conditions jusqu’à ne plus pouvoir et, entre-temps, manger tranquillement dans un restaurant local. Puis, lorsque l’on voit la navette se rapprocher des côtes, remballer le boardbag pour embarquer à 16h et repartir sur la Guadeloupe. Une journée de totale déconnexion qui met la routine entre parenthèses.

Avec 18-22 knts d’est-sud-est et une belle houle d’est d’annoncés, c’était clairement le feu vert tant attendu pour embarquer dans cette petite aventure. Oui, c’était aussi les conditions idéales pour se contenter de naviguer à Ste Anne, le spot bâbord de référence de la Guadeloupe mais, avec Morgan, nous avions envie de changement. Alors, c’est ainsi que, la veille au soir, nous nous sommes retrouvés à prendre ces billets en dernière minute.

Super excitée par cette aventure, j’ai embarqué avec moi ma 72 litres Flikka et, parce que je n’ai pas su choisir, j’ai pris ma 4,7 et 4,2 Seal Gunsails pour profiter comme il se doit des conditions.

Chose à savoir me concernant, je suis en plein rétablissement d’une commotion cérébrale. Un an et huit mois depuis l’accident, je suis toujours handicapée quotidiennement et, typiquement ce matin-là, je ne me sentais pas à 100% mais je préférais mille fois y aller à mon rythme plutôt que de tout annuler.

La traversée a duré une heure mais ce ne fut pas en mode long fleuve tranquille. J’aurais dû m’en douter en voyant le personnel de bord avec des sacs plastiques à portée de main… Clairement, je crois que mon corps a eu un flashback de ce qu’il a enduré foetus, mais je me consolais en me disant que plus dure serait la traversée plus grosses seraient les vagues sur le spot. Première épreuve passée et je peux annoncer fièrement que j’ai rejoint le plancher des vaches avec encore mon petit-déjeuner dans le ventre.

Deux cents mètres plus loin, nous voici sur cette plage, personne d’autre dans les parages à part quelques pêcheurs locaux et cinq windsurfers prêts à profiter de cette journée. Le vent déjà en place, 17 knts un peu side on tribord, les vagues présentes, “shoulder high” dans les séries, pas un nuage à l’horizon, le tout dans un décor clairement cliché des plages tropicales avec sable blanc et eau turquoise. Il y avait plusieurs vagues mais celle que nous avons choisie, et qui paraissait moins fermer, était celle de la bouée d’entrée du port. Je n’ai pas été déçue du déplacement, cette vague m’a rappelé que j’avais encore beaucoup de progrès à faire !! Le timing était difficile à comprendre mais une fois que tu l’avais, il fallait absorber un clapot et avoir la bonne ouverture de voile pour ne pas perdre toute la vitesse pour le top turn. Nickel, c’est parti pour un training jambes à fléchir et surf dans du side on.

Puis, sont venues les pensées parasites et le mal de mer qui ne me trompent plus depuis mon rétablissement. Mon corps me réclame une sieste. Je suis donc rentrée pour me caler dans le boardbag et me taper la meilleure sieste de ma vie dans un décor magnifique. Ai-je relativisé pour éviter la frustration de ne pas pouvoir naviguer ? Peut-être mais une chose est certaine : les sentiments négatifs, c’est pas bon pour la tête, ça donne des migraines.

D’autres windsurfers vacanciers nous ont rejoints un peu plus tard. Comprenons-les : ils ont déjà navigué jusqu’à nuit noire la veille alors ils ont pris un peu de temps avant de revenir…

Toujours aussi fidèles au plan, deux heures plus tard, nous étions au restaurant pour manger un petit plat local entre copains. Mais cette pause a été trop stimulante neurologiquement parlant et je me suis retrouvée à devoir dormir à nouveau tandis que les autres ont enquillé avec une seconde session.

Je les ai rejoints un peu plus tard. Quelques nuages ont rendu le vent plus faible et side off. Les copains ont vu le bourbier arriver et ont commencé à rentrer petit à petit avant de finir bloqués sans vent. Quant à moi, toujours fidèle à moi-même, j’ai voulu profiter des derniers instant et je suis restée. Ça n’a pas loupé, le vent est bel et bien tombé et ne compensait plus du tout le courant. Or, je le rappelle, le spot de mise à l’eau est AU VENT du port. Alors comment vous dire que je suis clairement rentrée comme je pouvais par une cale à bateau un peu plus bas ?… Mais tout va bien, je suis remontée à pied, juste à temps pour la navette pour repartir dans l’autre sens.

Le retour fut plus doux, parfait pour se remémorer la chance que nous avons de vivre des aventures pareilles. Maintenant, dans ma bucket liste, j’ai rajouté le fait de revenir plusieurs jours à La Désirade et d’y camper pour vivre l’expérience encore plus fort mais aussi goûter aux spots de Marie-Galante, une autre île annexe de la Guadeloupe, facile d’accès et pleine de surprises. Pour une immersion différente, j’y ai fait aussi un petit vlog si ça intéresse certains…

A bientôt pour un autre récit,

Coco